- improviste (à l')
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⇒IMPROVISTE (À L'), loc. adv.De manière soudaine, imprévue. Arriver, survenir, entrer, prendre à l'improviste. Je suis même convaincu que cela lui fera grand plaisir de vous voir comme ça, à l'improviste (MAUPASS., Contes et nouv., t. 1, Épreuve, 1889, p. 1125). Le moindre obstacle, la moindre difficulté surgie à l'improviste remettait tout en question (BERNANOS, Imposture, 1927, p. 512) :• ... un printemps gai, charmant, exquis, tout frais débarqué de la nuit sans avoir averti de sa venue, en bon provincial qui arrive du midi, tombe sur les gens à l'improviste et s'amuse de leur surprise.COURTELINE, Ronds-de-Cuir, 1893, 1er tabl., I, p. 20.— Vieilli. En improvisant. Il est chez nous plus facile de faire des vers à l'improviste que de bien parler en prose (STAËL, Corinne, t. 1, 1807, p. 123). Pécuchet allégua, par fausse honte, qu'ils ne pouvaient jouer à l'improviste, sans costume (FLAUB., Bouvard, t. 2, 1880, p. 7).— D'improviste, rare, vieilli. Depuis qu'il a vendu mes caisses de livres, je rôde de par le monde, tombant d'improviste chez des amis qui se demandent ce que je viens faire chez eux (CENDRARS, Bourlinguer, 1948, p. 384).— Emploi subst. masc., rare. Caractère impromptu (de quelque chose). Cette bonne amie (...) la surpassait à peine par l'improviste de ses caprices (TOULET, Demois. La Mortagne, 1920, p. 93). P. méton. Attitude ou comportement qui a un caractère impromptu. En trois quarts d'heure tous les groupes avaient reçu sa visite, laquelle semblait n'avoir été guidée chaque fois que par l'improviste et les prédilections (PROUST, Sodome, 1922, p. 635). Tu lui donnes pour la première fois une couleur d'improviste qui me ravit (GIRAUDOUX, Amphitr. 38, 1929, III, 5, p. 195).Prononc. et Orth. : [(al)
]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1528 (Cardinal DU BELLAY, Ambassades en Angleterre, lettre du 6 février, éd. V.-L. Bourrilly et P. de Vaissière, p. 132). Empr. à l'ital. all' improvvista « d'une manière inattendue, par surprise » (dep. 1476, MASUCCIO ds BATT.), loc. formée du part. passé fém. de improvvisto « imprévu », composé de in- et de provvisto (part. passé de provvedere « pourvoir ») sur le modèle du lat.
(cf. improviser; v. FEW t. 4, p. 609); a éliminé le plus anc. a despourveu « id. » (v. dépourvu), cf. aussi a l'impourveu(e) (XVIe-XVIIe s., ds FEW t. 4, p. 609a). Fréq. abs. littér. : 429. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 468, b) 484; XXe s. : a) 494, b) 867. Bbg. HOPE 1971, p. 202.
improviste (à l') [alɛ̃pʀɔvist] loc. adv.ÉTYM. 1528; ital. improvvisto « imprévu », de provvisto, p. p. de provvedere, du lat. providere (→ Prévoir); cf. lat. improvisus.❖♦ D'une manière imprévue, inattendue, au moment où on s'y attend le moins. ⇒ Inopinément, subitement. || Arriver (cit. 19) à l'improviste (⇒ Survenir). → Étranglement, cit. 3. || Attaquer qqn à l'improviste. ⇒ Surprise (par). || Prendre qqn à l'improviste, le surprendre. ⇒ Court (de), débotté (au), dépourvu (au). || Rencontrer qqn à l'improviste, par hasard (→ Évocation, cit. 8). || Nous y avons déjeuné à l'improviste, sans apprêt, à la bonne franquette (→ À la fortune du pot).1 Me venir faire, à l'improviste, un affront comme celui-là !Molière, les Fourberies de Scapin, II, 4.2 Des agents de police, pénétrant à l'improviste à cinq heures du matin chez un nommé Pardon (…) le trouvaient debout près de son lit, tenant à la main des cartouches qu'il était en train de faire.Hugo, les Misérables, IV, I, V.3 (…) le service est trop compliqué pour être exécuté à l'improviste par le premier venu.Taine, Philosophie de l'art, t. II, p. 141.4 Je suis bien aise qu'il (Lembach) soit parti à l'improviste et sans pouvoir me dire adieu.A. Hermant, l'Aube ardente, XIV.5 Elle l'aime, pensa Daniel; et cette conclusion le prit tellement à l'improviste qu'il demeura muet, frappé de stupeur.Martin du Gard, les Thibault, t. II, p. 272.♦ Il a dû faire un discours à l'improviste, en improvisant. — REM. La loc. d'improviste (in Cendrars) est anormale.
Encyclopédie Universelle. 2012.